L’art d’atteindre sa cible sans viser ou comment atteindre ses buts par le non agir ?

La facilité


Dès le plus jeune âge on apprend que tout se mérite et qu’on n’a rien sans se forcer. Qu’il faut contrôler pour atteindre son but.
Dans la pratique du zen, le tir à l’arc a été élevé au rang d’art et de pratique spirituelle. La finalité cette pratique n’est pas de toucher la cible, mais toucher le centre sans le viser. Le tir devient automatique, inconscient. On ne fait qu’un avec l’environnement.
Cette pratique ancestrale est un apprentissage qui demande des années d’entrainement quotidien. Cela nous apprend que l’on peut atteindre une certaine excellence, par la pratique certes, mais sans forcer, sans une volonté consciente et un certain détachement. Nous appelons cela du lâcher prise.
C’est le cas des meilleurs sportifs, artistes, chefs, créateurs. L’expertise s’acquiert par le travail, mais l’excellence c’est lorsque l’inconscient fait les choses de façon automatique. Cela exige beaucoup de travail. Comme lorsqu’on conduit les actions s’enchaînent de façon automatique. Dans leur art ils rentrent dans un état qui s’appel le flow en anglais, la zone en français. Ils ont appris à surfer la vague.
Mais il y a une injustice. Ces personnes exceptionnelles sont douées, et leur travail est avant tout un plaisir.
Le travail sans don est stérile et le don sans travail reste en friche
La facilité est un but qui nous fait tous rêver.
Je vais vous parler de techniques de résolution de problème qui vont nous aider à atteindre un objectif avec un minimum d’effort. Ces techniques sont l’Hypnose Ericskonienne, la Programmation Neurolinguistique (en plus court la PNL), l’école de palo-alto et l’approche systémique. Je vais vous faire découvrir l’univers de la communication et des paradoxes.


Quand vouloir viser la cible nous empêche de l’atteindre

Dans l’approche de Palo-Alto on fait la distinction entre difficulté et problème. La vie n’est qu’une longue suite de difficultés qu’on surmonte.
Je perds un proche, c’est une difficulté, j’ai du chagrin, je déprime. Mais si je n’arrive plus à vivre j’ai un problème.
J’ai du mal à me lever le matin, c’est une difficulté. Cela m’empêche de me rendre au travail, j’ai un problème.
Un problème est une difficulté qui se répète sans cesse. Il y a des répétitions.
Voici quelques exemples de problèmes :
Vouloir séduire – trouver des sujets de discussion, paraître intéressant et cultivé et échouer sans cesse
Se forcer à dormir – et devenir insomniaque
Chercher à être irréprochable et ne pas s’autoriser à faire d‘erreurs, revérifier son travail cent fois et s’épuiser -> improductif
Vouloir perdre du poids et toujours grossir plus. 90 % des régimes échouent

Einstein disait : « Vouloir faire toujours la même chose en espérant un résultat différent est le comble de la folie. »


Pour atteindre son but il faut savoir le lâcher


L’école de Palo-Alto fait la différence entre un objectif et un but conscient :
On a envisagé que l’objectif pourrait éventuellement ne pas se réaliser.
On s’attache au but conscient avec une telle rigidité, que l’on n’effleure pas une seconde l’idée que ça pourrait ne pas être le cas. De fait, sa réalisation en devient impossible.
Reprenons l’exemple des régimes. J’ai un objectif de perte de poids. Je me prive, je perds du poids, rapidement, puis plus lentement, je me frustre, puis je craque. Je laisse tomber. Au final j’ai encore pris plus de poids. Plus je veux perdre du poids plus j’en prends sur la durée. On se console en se disant que si on n’avait pas fait de régime cela aurait été pire. Mais les études l’ont démontré, le meilleur moyen de prendre du poids c’est de faire des régimes. L’effet yoyo
De même pour l’insomnie. Plus je me force à dormir moins je dors.
Moralité pour atteindre son but il faut l’abandonner.

Loi de l’inversion des efforts

Certains appellent cela la loi de l’inversion de l’effort qui s’explique comme suit :
Si je dis à quelqu’un « N’ayez pas peur », qu’entendez-vous ?… : peur.
J’ai une amie que je n’arrivais pas à joindre, elle m’envoie un SMS « t’inquiète pas ».
Devais-je m’inquiéter. Ca y est le doute avait gagné mon esprit.
Car l’inconscient ne comprend pas la négation et s’interdire de vouloir penser à quelque chose c’est déjà y penser 2 fois.
Je ne dois pas avoir peur, j’entends « peu »r. Ca peut même tourner en boucle.

Oscar Wilde disait d’ailleurs « Le meilleur moyen d’avoir envie de quelque chose c’est de l’interdire ».
Cette phrase s’applique aux régimes.
C’est une situation paradoxale : plus je contrôle, plus je perds le contrôle.

Qu’est que la communication paradoxale ?

Un paradoxe est une affirmation qui contient deux propositions contradictoires qui s’annulent.
Sois spontané

La communication paradoxale peut être source de problème, c’est-à-dire plutôt que d’apaiser elle aggrave. Dites à quelqu’un « n’aies pas peur ».
Savez-vous comment arrêter d’avoir peur ?
Certains vous dirons « pense à autre chose ».
A votre avis « cette personne n’y a-t-elle pas déjà pensé ?
Comment vous sentez-vous quand vous n’arrivez pas à faire quelque chose ? Quand vous ne vous sentez pas capable ? Cela vous apaise ? Ou cela aggrave votre problème ?
Cela aggrave plutôt. Donc en partant d’une affirmation qui part d’une bonne intention, en réalité on aggrave un malaise.
Une situation paradoxale comme le hamster dans sa roue. Plus il court, plus ça tourne, plus il doit courir.
Un cercle vicieux.
Quelques paradoxes sont des injonctions paradoxales qui sont des cercles vicieux :
Sois toi-même
Sois heureux, ne sois pas triste
Aies envie
Le grand classique en thérapie : « on me dit que j’ai tout pour être heureux, mais je n’y arrive pas ». Le simple fait de se poser la question « suis-je heureux ? ». Cette question suggère que vous ne pourriez pas l’être.


Qu’est-ce qu’une double-contrainte ?

Une mère offre à son fils deux cravates de couleurs différentes. Il en est met une. Elle lui rétorque : « je savais bien que tu n’aimais pas l’autre. »
«  Quoi que je fasse, j’ai tort. »
Un jeu psychologique malsain. Et si la personne source de cette double-contrainte est votre patron, votre conjoint, votre parent ?
Et si cette situation se répète sans cesse ?
Comment vous sentirez-vous ? Plutôt mal, j’imagine.
Comment le vivrez-vous chaque jour avec l’image d’être en échec permanent. Un échec sur pattes.

Nous sommes souvent dans des situations de double-contrainte tout comme nous pouvons mettre autrui dans cette situation. Mais un environnement où sans cesse quoi que vous fassiez vous avez tort, rend fou.
Un manipulateur, que ce soit au travail, ou un proche peut vous faire perdre toute estime et même vous pousser à bout.
Je peux dire à quelqu’un sois autonome. Mais chaque fois qu’il prendra une initiative, je lui reprocherai de ne pas m’en avoir parlé.
Un environnement professionnel où la double-contrainte est la règle peut mener les employés au burn-out. Par exemple des ordres qui s’annulent sans cesse. Des tâches contradictoires. Tout le monde peut en être victime.
La première étape pour s’en sortir c’est comprendre que dans cette situation se forcer à réussir sera juste source d’épuisement.

Les contre-paradoxes qui soignent

Etes-vous toujours avec moi ? Je vais vous parler des contre paradoxes qui soignent. Un sujet qui fera bientôt le buzz en ville.
Reprenons l’exemple de notre insomniaque qui chaque soir se couche en se forçant à dormir, en se préparant une belle nuit blanche. Il aura quelques petits rituels, va boire son verre de lait chaud, prendre un comprimé aux plantes, Puis se mettre au lit en attendant de s’endormir. Le sommeil ne venant pas il se tourne et retourne, s’énerve, pense au fait qu’il sera fatigué le lendemain, s’énerve encore plus et ainsi de suite.
Que va-t-on lui proposer pour l’aider ?
Quel est son but conscient, son objectif inatteignable ? «  Il faut que je dorme. » est son leitmotiv
Tant qu’il aura cet objectif il échouera.
Dormir est un acte spontané, ça ne s’ordonne pas, ça vient c’est tout. Ca peut même arriver quand on ne le veut pas. Par exemple : S’endormir au volant.
Avez-vous remarqué que se forcer à faire quelque chose de spontané, ça bloque ce que l’on cherche à obtenir (dormir, avoir envie, avoir un orgasme, …), on se crispe, on échoue.
On lui demandera de s’interdire de vouloir dormir et de s’obliger à faire des corvées, des tâches rebutantes comme lire le dictionnaire, faire sa compta, écouter les bruits du voisin à travers le mur.
Pour la personne qui cherche absolument à séduire, on lui demandera de juste s’intéresser à son interlocuteur et de s’interdire de vouloir préparer ou de réfléchir à ce qu’elle pourrait dire d’intéressant. Juste être présent à l’autre, plutôt qu’à réfléchir au contenu de la discussion.
En hypnose on peut utiliser un paradoxe on donner une prescription paradoxale à une personne qui cherche à contrôler son stress ou sa détente: « Je préfèrerai que vous ne vous détendiez pas tout de suite, il est plus intéressant de mieux ressentir d’abord »
Le docteur Erickson appelait cela une prescription de symptôme.

La stratégie

Pour atteindre son objectif avec le minimum d’effort tel l’archer zen qui doit atteindre sa cible sans viser, on peut être stratégique. Pour ce faire on s’est inspiré de ce vieux traité qui s’appelle l’art de la guerre de Sun-Tzu.
Le problème à résoudre devient l’ennemi. Le but est d’amener cet ennemi à se rendre avec un minimum d’effort.
Prenons l’exemple d’une femme qui ne supporte pas que son mari sorte voir ses amis et la délaisse. Elle se plaint. Ca énerve Monsieur et ça l’encourage à voir de plus en plus fréquemment ses amis.
Madame fait de plus en plus de reproches car elle se sent abandonnée et on entre dans un cercle vicieux.
La stratégie qui répond au nom suivant lui sera proposée : « Troubler l’eau pour faire remonter le poisson». Car le poisson qui ne voit rien dans l’eau doit remonter à la surface, c’est à ce moment là qu’il est le plus facile à attraper.
On proposera que madame encourage son mari à sortir en lui disant sur le pas de la porte avec un large sourire : « amuses-toi bien mon chéri ! ». Ce changement de comportement ne pourra que le laisser perplexe.

Qu’est-ce l’approche systémique ?

Reprenons l’exemple précédent. Chacun voit les choses de son point de vue : « parce qu’il fait ça, je fais ça en retour », et ainsi de suite. Mais dans la situation personne ne perçoit la boucle. Car nous fonctionnons avec un vision linéaire, le lien causalité.
L’approche systémique étudie les relation ou interactions de façon circulaire. On visualise le cercle vicieux qu’on veut interrompre. Comme le jeu de ping-pong, le jeu s’arrête quand un des joueurs dépose la raquette.
On se concentre sur les faits, rien que les faits. Pas les interprétations. Ainsi il est plus facile de déterminer une stratégie. Qui est en fait le 180°, ou l’inverse des actions menées jusqu’à présent. Madame passera de l’ancien comportement (faire des reproches à son mari) au nouveau comportement (encourager son mari).


Mieux communiquer ou comment influencer avec intégrité?

Mieux communiquer c’est d’abord communiquer autrement comme on l’a vu précédemment.
On mesure l’efficacité de la communication à son résultat.
La communication n’est pas uniquement verbale (7% signification des mots) mais aussi vocale c à d (38 % intonations et timbre), elle est aussi non verbale (posture, expressions du visage 55%). Elle réside aussi dans nos comportements et actions. Ce qu’on fait ou qu’on ne fait pas.
On ne peut pas ne pas communiquer. -> par exemple : ne pas dire bonjour -> ouvre la porte aux interprétations
Une bonne communication utilise aussi un langage imagé, des analogies, des métaphores. Elle parle au cœur (les émotions, les souvenirs, l’inconscient)
Pour mieux communiquer il faut réussir à créer un lien. Cela se fait par l’apprentissage d’une écoute active et de la synchronisation. L’écoute active c’est questionner et montrer qu’on comprend la personne en reformulant. La synchronisation se fait en devenant le miroir du non verbal de la personne. Une sorte de mimétisme volontaire.
Avez-vous remarqué comme 2 personnes qui s’entendent bien prennent les mêmes postures ?
Par exemple :
Il est déconseillé d’accueillir un dépressif avec un large sourire.
De parler rapidement avec quelqu’un qui à un débit lent
La programmation Neurolinguistique et l’approche de Palo Alto fournissent des outils pour une communication efficace. Car au final une bonne communication c’est influencer avec intégrité.
Un de ces outils est le dialogue stratégique, qui s’adresse à l’esprit logique et parle au cœur.
Durant ce dialogue on proposera des évocations ou une blague.
Connaissez-vous l’histoire du mille-pattes ?
« Un jour la fourmi demanda au mille-pattes, je me demande comment tu fais pour bouger une patte, et puis une autre, et ainsi de suite sans jamais te tromper. Le mille-pattes réfléchi t puis essaie de bouger, une patte puis l’autre, puis reste bloqué, paralysé. La fourmi s’en va car elle a du travail. Un oiseau passe par là, voie une proie facile, l’attrape et le mange.
On pourra proposer l’histoire suivante à quelqu’un qui cherche à contrôler sans cesse.
Dans le film La légende Baggervance, le coach utilise une analogie à son client dépressif qui ne cesse de perdre des matchs : « Pour gagner c’est le chemin qui es important, pas la destination. »


Conscient/Inconscient

Une bonne communication prend en compte l’inconscient. Tout le monde à entendu parler du neuro-marketing ou du story-telling qui ont pour but de nous influencer en jouant sur nos désirs, les émotions, les évocations. Le cerveau faisait des associations inconscientes. Une ambiance, une musique, une odeur sont des suggestions.
Avez-vous remarqué comme les gens ralentissent devant une boulangerie qui diffuse une odeur de pain ?
L’inconscient filtre les informations pertinentes au conscient car le conscient ne peut traiter que 7 informations plus ou moins deux.
Une expérience faite dans les années 50 durant une projection d’un film faisant défiler toutes les 25 images une image subliminale de « Buvez Coca et mangez des cacahuètes ». Les ventes du stand de Coca à l’extérieur ont augmenté de 20% et celles de cacahuètes de 57%.
Si les personnes étaient prévenues qu’elles verraient des images subliminales, les ventes revenaient à leur niveau normal.
On croyait le consommateur un être rationnel, mais notre vie est conduite par notre inconscient. On peut se laisser programmer, mais on peut aussi faire évoluer cette programmation.
L’inconscient gère tous les systèmes automatiques du corps : digestions, respiration, système sympathique et orthosympathique… Systèmes qui peuvent se dérégler.
Hypnose et Autohypnose

L’hypnose est un état modifié de conscience naturel. L’être humain peut rentrer facilement dans un état hypnotique, dit aussi état d’absorption. On peut s’absorber en regardant un film, en lisant un livre ou en conduisant sa voiture. Cet état est caractérisé par un oubli de soi. Il est arrivé à beaucoup de personnes de conduire et d’arriver à destination en ayant la sensation que le temps s’est écoulé à toute vitesse avec l’impression de sortir comme d’un rêve. L’inconscient conduit la voiture pendant que le conscient est absorbé dans une autre expérience.
Cet état de dissociation conscient/inconscient est propice aux apprentissages profonds de l’inconscient, car le filtre analytique du conscient est mis au repos. Il ressemble étonnamment à cet état de flow dont j’ai parlé tout à l’heure.
Cet état permet  :
Une meilleure récupération (1/4h d’autohypnose= 3heures de repos).
Solar Impulse : Bertrand picard qui faisaient de petites séances pour récupérer durant les long vols
Une meilleure gestion de la douleur
Des visualisations plus efficaces : Cédric Pioline utilisant des techniques de visualisation et d’autres techniques PNL pour la préparation d’un match.
Les aires du cerveau stimulées comme dans une situation réelle
Un renforcement de la créativité
Un changement d’état émotionnel (stress)
Une meilleure focalisation et une défocalisation de son problème
Une meilleure stimulation des ressources profondes auxquelles il est difficile d’accéder en état de stress (mémoire, plaisir, concentration, santé, capacités de récupérations)
Par exemple on fera une analogie entre le système sympathique et l’accélérateur d’une voiture car il génère de l’adrénaline en état de stress, augmente la tension artérielle et musculaire, accélère le cœur et la respiration. Le système para-sympathique qui sera le frein. Puis chaque fois que la personne quittera son travail en voiture et freinera, l’inconscient activera le système para-sympathique et une détente sera induite.